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Prima Roma
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Forum rpg sur l'Empire Romain du premier siècle, réaliste et historique, réservé à un public adulte.
 
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Apius Tranio
Apius Tranio
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Points : 5269
Date d'inscription : 03/08/2021
Localisation : Rome
Lun 30 Aoû - 3:40
Rome avait retrouvé son effervescence habituelle depuis que le calme semblait être revenu après la mort de l'Empereur Caligula. Les affaires du laniste avaient donc repris assez fort, et il n'avait plus peur d'exposer ses meilleurs éléments dans l'arène du Circus Maximus dans la mesure où il ne craignait plus les caprices d'un dément au pouvoir qui pouvait faire exécuter un gladiateur parce qu'il avait eu le seul tort d'être meilleur que celui sur lequel l'empereur avait pu miser. Les choses retrouvaient peu à peu une certaine normalité, si tant est que ce mot puisse être employé à Rome. Il n'était parti que depuis deux mois tout au plus de sa résidence de campagne quand il lui fallut prévoir d'y revenir.

Un autre laniste venu de Gaule était en déplacement vers Rome, et des tractations allaient être ouvertes entre les deux hommes pour quelques ventes et achats de prestigieux combattants. C'étaient de très grosses sommes qui allaient être mises sur le tapis, et il ne voulait pas que des concurrents essaient de parasiter les transactions ou se positionnent à sa place sur les meilleurs éléments que son homologue pouvait lui vendre. Ils pouvaient tout aussi bien essayer de lui vendre leurs gladiateurs. Même si le ludus des Tranio avait le vent en poupe, il y avait toujours quelques bons, voir très bons gladiateurs aux mains de la concurrence. Il n'avait pas la prétention d'aligner tous les meilleurs dans son écurie de gladiateurs, mais il en avait quelques-uns indiscutablement. Pour toutes ses raisons, il avait donné rendez-vous à son potentiel partenaire dans sa villa de campagne, dans un coin reculé du Latium.

En cheminant, il avait croisé quelques paysans des alentours, qui en étaient presque venus aux mains, en se disputant au sujet d'une femme. Il n'avait entendu que des bribes, mais curieusement, le nom évoqué ne lui était pas complètement inconnu. Sur le moment, il n'avait pas porté plus d'intérêt que cela à cet incident de trajet. Il avait rejoint sa demeure quelques kilomètres plus loin, sans songer d'avantage aux soucis de quelques plébéiens croisés le long de la voie romaine qu'il suivait. Il avait ensuite obliqué, et avait atteint ses terres, ne croisant des lors que des esclaves et serviteurs travaillant les terres de sa famille, qui étaient désormais les siennes depuis que son père se contentait de la villa qu'il possédait en Etrurie. 

Une fois arrivé, le patricien s'était laissé quelques heures de répit, en se retirant dans son cubiculum. La rencontre était prévu pour dans trois jours, et bien évidemment, il n'était pas venu seul. Une vingtaine de gladiateurs étaient du voyage, et tous les gardes nécessaires à un tel déplacement avaient également suivi. Les gladiateurs étaient logés dans un corps de ferme, désormais étroitement gardés, et il avait ordonné que son intendant vienne le voir pour préparer la rencontre. L'autre laniste venait de Gaule, et la province s'était assez rapidement romanisée. Il ne fallait pas faire mauvaise figure face à un descendant de colon romain, qui de toute évidence était désormais assez aisé pour se payer le luxe d'envoyer des gladiateurs au Circus Maximus.

Le maître des lieux avait décidé de recevoir son monde dans un bureau où il lui arrivait de se retirer quand il avait besoin d'écrire à Rome pour donner des instructions à son ludus. C'était  précisément ce qu'il avait fait durant les derniers mois du règne de Caligula, en préférant rester à la campagne, faire profil bas, et se faire un peu oublier. Cela lui avait finalement plutôt bien réussi, car contrairement à certains patriciens trop en vue lors de son premier départ, il était encore en vie. Il avait gardé sa tête sur ses épaules, sa fortune, ses biens, ses terres, et son ludus. C'était presque un exploit. Songeant à tout cela, il attendait le vigoureux vieil homme qui lui servait d'intendant.
Apius Tranio
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Cloelia Duvio
Cloelia Duvio
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Date d'inscription : 23/08/2021
Localisation : A la villa de notre patron non loin de Rome
Lun 30 Aoû - 22:14
Cette journée avait commencé de la façon la plus banale. Dès l’aube, les dépendances de la villa rustica Tranio s’étaient activées. Ici, contrairement à la ville, les gens se couchaient et réveillaient au rythme de l’astre solaire. Les serviteurs et esclaves avaient été réveillés par le chant du coq et s’affairer à préparer leur journée de labeur. Un repas léger pris en famille ou en compagnie de ses semblables à la lueur encore blafarde du soleil levant. Puis, chacun alla vaquer à ses occupations, inconscient de la visite inattendu qui allait changer le cours de la journée pour certains.

Le soleil était maintenant haut dans le ciel matinal dégagé. Comme tous les gens de la campagne, il y avait déjà quelques heures que Cloelia était avait prise en main ses tâches du jour. La Romaine avait sorti tour à tour les chevaux et leur fait faire quelques tours de promenade dans l’enclos pour dégourdir leurs pattes, alternant marche et galop, avant de les brosser avec affection et d’entreprendre de les nourrir. Le soin qu’elle leur apportait évoquait celui d’une mère pour ses enfants. Ou plutôt d’une jument pour ses poulains. Epona seule savait quelle comparaison était la plus pertinente.

Tertius, le petit frère d’un voisin de son age – et  occasionnel amant -, apparut tout excitée en lisère du corral. Il y avait de la visite aujourd’hui à la villa rustica. Et quelle visite ! Le seigneur Tranio s’entourait rarement d’une telle troupe pour venir en villégiature hors de Rome. Il y avait bien sûr les serviteurs et gardes du corps de sa suite. Un standard pour les gens de qualité aristocratique. Rien de surprenant donc. En fait, la surprise venait des autres accompagnants. Apius Tranio était certes propriétaire d’une écurie de gladiateurs mais personne ne s’attendait à ce qu’il ramène avec lui ces derniers hors de l’arène ou de sa lanista cet escadron du prêt à découper l’autre et distraire les bonnes gens. Secutor, rétiaire, myrmidon, etc. faisaient la curiosité des simples ruraux vivant là. Guère étonnant. Ce petit peuple modeste et attaché à sa terre n’aurait jamais la chance de les voir dans les arènes de la capitale un jour sauf destin extraordinaire que les Dieux distribuaient bien chichement.

La nouvelle troubla quelque peu Cloelia qui commença à vagabonder dans ses pensées en brossant machinalement un étalon à la robe baie. Le seigneur Tranio était ici… Des souvenirs de sa dernière visite lui remontèrent en mémoire. La Romaine ne l’avait jamais rencontré en personne, restant toujours dans l’ombre de son père, intendant régissant le lieu au nom de cet homme à qui il devait rendre compte. Mais, à l’insu de tous, dissimulée dans les buissons du jardin de la partie noble de la maison, la jeune femme avait pu observer d’assez près les festivités auxquelles le maître des mieux et ses prestigieux invités d’alors s’étaient livrés sur place en l’honneur de Bacchus, Venus et autres divinités délurées de la fête et des plaisirs. Une légère rougeur teinta ses joues lorsqu’elle se remémorera les corps nus et enchevêtrés des participants, ces positions terriblement obscènes et émoustillantes, ces bruits d’aise et les rires des convives le tout au milieu des plats savoureux, des vins parfumés et du luxe étalé de toutes parts. Les puissants patriciens échangeant le temps d’une soirée leurs matrones ou s’offrant un partenaire supplémentaire pour sortir de l’ordinaire de leur mariage, le tout sans haine, rancune ou jalousie, avaient été une torride scène inoubliable pour la voyeuse curieuse. Elle y avait songé bien des nuits solitaire après dans sa paillasse.

Metelius, l’un des aides aux écuries, émit l’hypothèse que le, seigneur Tranio était en soit en partance pour mettre en compétition son écurie dans une autre cité soit en attente d’une importante visite, ses gladiateurs servant à distraire favorablement son hôte en vue d’une affaire importante. Vingt gladiateurs… On en ramenait pas autant de ces individus hors de la lanista pour une ballade champêtre ou une broutille entre patriciens. L’invité, si un invité était attendu, quel qu’il soit, devait avoir un rôle important pour Apius Tranio. Les petits plats seraient mis dans les grands. Mieux, les gens du coin pourraient approcher les champions de l’arène autrement qu’en étant jetés en pâture face à eux pour avoir été pris à vagabonder dans Rome à une heure trop suspecte pour être honnête comme cela s’était parfois vu sous le règne atroce de Caligula. Cloelia s’imaginait déjà les jeunes femmes du coin en pâmoison devant ces individus endurcis représentant à la fois exotisme et quintessence de la virilité. Elle-même ferait peut-être de même lorsqu’elle irait assouvir sa curiosité toute naturelle. La chose sortait tellement de l’ordinaire morose des campagnards. Son père trouverait sans doute à y redire à son retour.

« Par les pieds ailées de Mercure ! » Jura tout d’un coup la jeune femme, surprenant les personnes présentes à ses côtés.

Un détail venait de lui revenir à l’esprit. Spurtius Duvio était effectivement absent, parti avec quelques hommes récupérer des fournitures diverses dans la région et ne serait de retour que demain voire après-demain. La visite surprise d’Apius Tranio tombait au mauvais moment dans le cas présent. Il entendait évidemment avoir des informations sur l’état de la villa de la part de son homme de confiance ici. Et celui-ci n’était pas là…

Soupirant, Cloelia eut une idée. Elle redoutait d’abîmer la position durement acquise de son père mais l’envie de saisir l’opportunité pour rencontre le patron de sa famille la séduisait. Elle distribua ses instructions à ses aides pour finir le travail du jour et entreprit de se rendre tel quel auprès du maître des lieux annoncer l’absence temporaire de Spurtius et éventuellement le renseigner comme elle le pourrait. Pénétrant dans le cubiculum, elle se fit annoncer par un esclave au seigneur Tranio et fût introduite en son bureau.

« Avé seigneur Apius Tranio ! Je suis Cloelia Duvio, fille de Spurtius Duvio et palefrenière en votre villa. Je viens vous prévenir que mon père, votre dévoué serviteur de confiance, s’est absentée jusqu’à demain pour récupérer divers biens dont la villa a besoin dans les villages et cités environnantes. Son zèle à votre service lui a dicté de s’y rendre en personne afin de prendre ce qu’il y a de mieux pour votre maison patricienne. Il devrait être de retour demain voire après-demain. En son absence, seigneur, je me tiens à votre disposition pour informer au mieux de ce que je sais quant à l’état du domaine et faire le nécessaire pour que votre séjour soit le plus agréable possible, Vesta m’en soit témoin ! »
Cloelia Duvio
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Apius Tranio
Apius Tranio
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Localisation : Rome
Jeu 2 Sep - 19:36
Le laniste avait passé des mois dans sa demeure dans l'arrière-pays. Avec la fin de règne de l'Empereur Caligula, jugé à demi-fou par ses sujets, et les derniers mois avaient été assez tumultueux à Rome. Tout ce temps, il était resté sagement à l'abri dans cette villa, qu'il avait pu rendre tout à fait acceptable pour un riche patricien comme lui. De ce fait, même si la campagne ne présentait pas tous les avantages de la ville, à commencer par de nombreuses distractions, il n'avait aucune crainte de recevoir un homologue avec qui il comptait se mettre en affaires  en cet endroit. Certes, il n'y avait pas le Circus Maximus à quelques centaines de mètres, ni les lupanars de la ville pour égayer les soirées. Mais il ferait sans.

Il y avait gros à jouer. Le laniste de Gaule qu'il attendait pouvait mettre beaucoup d'or sur la table pour repartir à Lugdunum avec plusieurs fameux gladiateurs de Rome, et de son côté, le romain pouvait en faire tout autant pour amener dans l'arène du Circus Maximus d'exotiques champions gaulois dont la réputation n'était plus à faire. Il le savait, le public romain était toujours avide de nouveautés, et ces gaulois pouvaient être un gros plus pour son ludus. La popularité de l'équipe fournie par un laniste pouvait pousser les organisateurs de combat à rappeler plus fréquemment la même écurie de gladiateurs, et il pensait pouvoir produire cet engouement en alliant nouveaux gladiateurs et champions déjà ovationnés, quitte pour cela à en lâcher plusieurs à son homologue.

Cependant, il devait le recevoir réellement avec tous les égards, de façon à se le mettre dans la poche sans qu'il ait l'envie ou ressente le besoin d'aller traiter avec la concurrence à Rome. C'était un impératif pour traiter d'égal à égal avec lui. C'est pourquoi il voulait que tout soit prêt d'ici deux jours tout au plus, vu que le laniste de Gaule arrivait dans trois jours avec ses gladiateurs. Le temps imparti pour préparer les réjouissances en sa demeure permettait donc de voir venir, mais il ne fallait pas perdre une demi-journée à ne rien faire. C'est pour cela qu'il avait fait mander son intendant, mais il ne vit pas arriver le vieil homme. Non, au lieu de cela, il vit rappliquer une jeune-femme.

Il se redressa sur son fauteuil, en la voyant entrer, et faillit lui demander ce qu'elle venait faire dans son bureau alors qu'il attendait son intendant, mais il comprit bien vite que ce dernier n'était plus à la villa, et qu'il ne rentrerait pas tout de suite. S'il lui fallait espérer jusqu'à son retour, cela revenait à perdre plus d'une journée. Ce qu'il ne voulait surtout pas faire... Se  dressant dans son fauteuil, il considéra la jeune-femme, et finit par dire:

"Voilà qui est fâcheux... Je ne peux effectivement pas attendre le retour de ton père pour lancer les préparatifs dont j'ai besoin. J'attends la visite de l'un des plus prestigieux laniste de Gaule avec qui je compte bien faire affaire. Tout doit être impeccable ici, et nous devons éviter catégoriquement qu'il y ait la moindre chose perturbante qui puisse être considérée comme une offense envers lui ou ses hommes. Il faut le meilleur vin du chais, de la viande en abondance, et des filles. S'il le faut, il faudra envoyer des hommes chercher tout cela en ville avec des charriots. Et pour les filles, s'il faut dépenser pour louer les filles du lupanar le plus proche, hé bien nous le ferons sans aucune hésitation.

Mes gardes surveilleront les accès à la fête, et toute intrusion sera sévèrement punie à coups de bâton. Nous le ferons savoir aux gens des environs, afin qu'ils gardent leurs jeunes chez eux. Il faut que les gardes soient bien nourris et aient à boire jusque-là, mais le jour de la fête, ils seront à l'eau avec des consignes strictes. Tu leur enverras aussi quelques esclaves, qu'ils s'amusent. Pour ce qui est des gladiateurs, tu iras trouver leur entraîneur. Ils sont soumis à un régime particulier. Donc pas de vin, et encore moins de femmes pour eux. Je les veux au summum de leur forme dans trois jours. Si quelqu'un enfreint cette consigne, la punition sera sévère. Est-ce que tu as tout bien suivi jusqu'ici ?"

Il avait posé sa question par précaution. Il savait que son intendant pouvait emmagasiner les informations l'une après l'autre, mais dans le cas de sa fille, il n'en savait absolument rien. Il préférait tout de même s'en assurer avant de poursuivre la discussion, et il en profita pour la détailler. Une question lui vint rapidement à l'esprit, et il se retint bien de l'exprimer. Comment cet ours de Spurtius avait pu réussir à avoir une fille si appétissante ? Paar contre, son prénom ne lui semblait pas complètement étranger...  Pour l'instant, il mettait cela sur le compte de la proximité qu'il avait pu avoir avec différents serviteurs durant son précédent séjour dans la villa.
Apius Tranio
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Cloelia Duvio
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Localisation : A la villa de notre patron non loin de Rome
Sam 4 Sep - 23:18
La première réaction du patricien à la venue de Cloelia fût l’incrédulité. Ils ne se connaissaient pas et, jusqu’à ce que celle-ci se présenta, la toisait l’air de se demander comment avait-elle pu s’égarer par ici. Cette dernière ne se démonta pas pour autant et resta droite sans baisser le regard sitôt son rapport terminé. La contrariété se lisait sur le visage du seigneur Tranio. Se redressant, le laniste prit la parole pour expliciter ses volontés, contraint de faire avec ce qu’il avait sous la main dans un laps de temps assez court pour toucher au plus près de son but.

Les instructions déferlèrent. La palefrenière écouta attentivement, luttant pour ne pas bailler devant le patron qui faisait vivre les siens. Elle n’était pas impatiente ni envieuse de prendre la suite de son père devant les tâches passionnantes qu’on lui confiait en extra. S’occuper des chevaux lui suffisait amplement, tout compte fait. Mais, comme Apius Tranio ce jour, elle non plus n‘avait pas le choix de ce qu’elle devait faire. Le patron commandait et les serviteurs exauçaient.

... Est-ce que tu as tout bien suivi jusqu'ici ?" Demanda le patricien, l’inquiétude mal dissimulée dans l’intonation de sa voix.

Cloelia en déduisit que la rencontre qui se préparait était importante pour ses affaires. La fortune lui jouait un mauvais tour en assortissant à sa venue l’absence de son intendant, un homme au demeurant très capable, au plus mauvais moment. La jeune femme soupira.

« Des lieux au de là de tout reproche, du pinard, des victuailles et de la fesse à volonté pour vos invités… Plus de quoi nourrir et distraire vos hommes de main et gardes… Et enfin de quoi alimenter vos gladiateurs sans les amollir. Tout ça en plus de l’ordinaire pour vos gens, bien entendu ! » Résuma-t-elle, espérant ne pas se tromper. « Voyons, voyons... »

La palefrenière croisa ses bras, prenant son menton entre son pouce et son index, tout en réfléchissant.

« Nous avons en cave plusieurs dizaines de tonneaux qui devrait largement pourvoir à la boisson mais je ne peux en garantir la qualité. Comme souvent, il faudra sans doute couper le vin avec du miel et des épices pour l’améliorer au goût de vos visiteurs. Vous ne trouverez pas mieux dans la région de toutes façons. »

Voilà un problème qui n’en était plus un. Le plus simple à résoudre. Elle poursuivit.

« Pour la viande, l’abattage de quelques bêtes de votre porcherie durant votre séjour devrait y pourvoir. Je recommande de le faire surtout avec l’arrivée de vos invités si importants pour que la viande à votre table soit fraîche, les gens de qualité moindre pouvant se contenter des salaisons et viandes fumées conservées dans vos réserves. Au besoin, nous pourrons acheter également œufs et volailles en sus auprès des paysans des environs. Père doit également en ramener de sa sortie. Fruits et légumes frais font aussi partie de sa liste. Vignes, vergers et potagers de la villa rustica devraient pourvoir aux éventuelles carences en la matière. Toutefois, en fonction du nombre de personnes à nourrir et de la durée de leur séjour, il peut y avoir des insuffisances sur certains produits et une rallonge à prévoir pour ces derniers... quand cela reste possible ici, du moins. On se débrouillera au mieux. Au besoin, nous pouvons substituer du poisson des ruisseaux environnants à la viande sur un repas ou deux pour varier vos agapes, seigneur Tranio. »

Cloelia se tut quelques secondes pour guetter sa réaction. On arrivait au point qui posait le plus gros problème ici. La campagne n’était pas la ville. Les mœurs et manières étaient moins raffinés. Mais, si les envies de luxure étaient probablement les mêmes, divers facteurs allant de la relative absence d’anonymat des clients à la moindre présence de filles exerçant le plus vieux métier du monde hors des cités rendaient la demande difficilement réalisable. Il allait falloir faire venir de la ville en ce lieu des prostituées. La palefrenière ne se démonta pas.

« Quant à offrir de la chatte à vos sicaires, ça ne sera pas possible, seigneur Tranio. C’est la campagne ici. Il n’y a pas de lupanars. Aucun honnête père ne souhaite ce travail pour sa fille. Et, quand bien même je parviendrai à convaincre quelques girondes femmes de ma connaissance, elles n’auraient dans le meilleur des cas d’yeux que pour vos riches invités ou vos virils gladiateurs, pas vos hommes de main. Pour ces derniers, je crains que la seule compagnie disponible ne se résume à quelques esclaves, femmes ou gitons, et leurs mains… Si cela est si important, je peux envoyer dans l’heure quelques laquais à la ville la plus proche prendre ce qu’ils trouveront et les ramener au plus vite. Dans le délai imparti, nous devrons possiblement faire l’impasse sur la qualité faute de choix dans l’urgence et sur la fraîcheur compte tenu du voyage pour les faire venir malgré ce que vous êtes prêt à payer pour ce plaisir. De mon avis, il vaut mieux que vous louiez des filles plutôt pour régaler vos invités que vous gardes, seigneur, mais la décision est votre. Votre volonté est-elle bien ainsi ? »

Ayant terminé ses conclusions, Cloelia se tint coi, ses mains se serrant l’une contre l’autre, attendant d’éventuelles changements de directives de Tranio. Un peu nerveuse, elle espérait avoir fait aussi bien que l’aurait fait son père. La réaction du maître des lieux allait être un bon indicateur.
Cloelia Duvio
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Apius Tranio
Apius Tranio
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Date d'inscription : 03/08/2021
Localisation : Rome
Mer 8 Sep - 2:14
Le laniste avait écouté la fille de son intendant parler, et quand elle eut fini, il se retint de pester entre ses dents. L'arrière-pays du Latium n'offrait décidément pas toutes les commodités que pouvaient offrir la capitale. Si la campagne restait un endroit sûr en temps de crise comme cela avait été le cas durant les derniers mois du règne de l'Empereur Caligula, il n'en demeurait pas moins que le reste du temps, le citoyen romain pouvait assez facilement y trouver le temps long tant rien ne s'y passait. C'état l'inconvénient. D'un côté, il était sûr de ne pas y voir de concurrent voulant lui souffler des gladiateurs de qualité, mais de l'autre, côté distractions, ça avait tendance à grandement pécher. Ce qui ne l'arrangeait pas vraiment.

Au moins, s'agissant de la table, il n'aurait pas à s'en faire particulièrement. Tout au plus enverrait-il des hommes avec un charriot vers la ville la plus proche pour ramener deux bons tonneaux de vin, et ramener de beaux quartiers de bœuf. Mais s'agissant des filles, cela allait indiscutablement être un problème s'il ne trouvait pas une solution. D'un côté, il voulait que ses gardes aient ce qu'il faut pour entretenir leur bonne volonté avec des gladiateurs à garder en pleine campagne, et de l'autre, il était assez patricien dans l'âme pour savoir qu'un autre laniste fortuné n'allait certainement pas cracher sur quelques putains venues d'un lupanar, ou sur une esclave assez gironde et souriante. Mais encore fallait-il avoir cela sous la main. Ce qui manifestement n'était pas le cas. 

Il hésitait à se renseigner sur le nombre d'esclaves disponibles dans la villa. Cela pouvait être une alternative... Mais d'emblée, il sut au fond de lui-même que ce n'était pas une très bonne idée. Cela pouvait dépanner, et encore eut-il fallut en être sûr, mais derrière, à moyen terme, cela risquait d'occasionner encore plus de problèmes dans la maisonnée qu'il ne devait déjà il y en avoir à gérer. Les esclaves pouvaient être aussi chamailleurs que des adolescents mal dégrossis... De ce fait, il préférait encore imaginer un plan différent. Mais bien vite, il déclara:

"Mon cuisinier est arrivé avec moi de Rome. J'ai au moins eu le temps de prévoir cela avant mon départ de la capitale. Il prendra les rênes. Si nous avons ce qu'il faut à la villa, ce sera parfait. Mais si d'aventure des victuailles manquent, tiens des hommes à sa disposition. Je prends déjà sur moi d'envoyer un charriot à la ville. Qu'il nous ramène deux tonneaux de vrai bon vin, et un bon quartier de bœuf. Il ne sera pas dit que ma table est en dessous des standards romains. En revanche, il va réellement falloir trouver une solution pour amener des filles à la villa. Le laniste avec qui je vais être en affaire va sûrement espérer bien mieux qu'une esclave somme toute assez quelconque. Il va falloir quelque chose de plus consistant à lui mettre sous la dent."

Cependant, il ne lui avait nullement échappé que la fille de son intendant avait employé un vocable assez cru pour décrire la problématique et les solutions suggérées. Il en avait haussé un sourcil, comme surpris de ce qu'il était en train d'entendre. Ce genre de langage, il s'attendait à le voir sorti de la bouche de l'un de ses gardes, ou de l'entraineur de ses gladiateurs... En aucun cas il ne se serait imaginé voir ce qu'il prenait encore pour une gamine tenir ce genre de discours. Après s'être reculé sur son siège, il posa un bras sur le bureau et gratta sa barbe de sa dextre, arborant un air un peu pensif avant de dire:

"Je vois que tu n'as pas encore mis un pied au lupanar, et en cela c'est une bonne chose... Car on n'y envoie guère des filles de bonnes familles, mais des esclaves en règle générale. Et là où il y a une ville avec des hommes, il y a toujours un bordel. Je vais donc envoyer l'un de mes gardes faire cet... emprunt pour le grand jour."

Il allait donc effectivement louer des filles. Tant pis pour les gardes, qui allaient devoir se contenter des esclaves les plus frivoles de la domus. Mais quelques éléments de l'argumentaire de la jeune-femme l'avaient fait tiquer. S'accoudant à son bureau, il la regarda plus en détail avant de lâcher:

"On reste sur les esclaves pour les gardes... En revanche, les filles de la ville ne seront là que pour la soirée. Réservées aux invités, cela va de soi. 


En revanche, je m'étonne que tu me tiennes ce genre de discours. "De la chatte à mes sicaires"... Voilà des mots bien crus dans la bouche d'une jeune-femme, fut-elle de la campagne... J'en viendrais presque à songer que... ces deux crétins qui étaient en train de se tabasser le long de la route? Ne me dis pas que tu fricotes avec ces nigauds? Répète ton prénom."

Dans l'agitation, il n'avait pas forcément bien tendu l'oreille. Lorsqu'elle était entrée dans son bureau, il avait surtout retenu son nom, la voyant comme la fille de son père, son intendant. A présent, il commençait à se poser des questions.
Apius Tranio
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Cloelia Duvio
Cloelia Duvio
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Localisation : A la villa de notre patron non loin de Rome
Jeu 9 Sep - 22:26
À voir ses sourcils froncés, le seigneur Tranio n’appréciait guère ce qu’il venait d’entendre. Ses projets s’en trouvaient partiellement contrariés. Mais, les réalités énonçaient étaient ce qu’elles étaient. Il faudrait faire avec. Quand il ouvrit la bouche, ce fût pour donner ses instructions. Il manda ainsi qu’on aille en ville prendre un quartier de bœuf et deux tonneaux de vins. À croire que la cave et les produits locaux ne suffirait pas à fournir le nécessaire. La fraîcheur de la viande acquise sur le marché urbain risquait même de poser problème. Il aurait été plus simple et pratique d’immoler une bête et de la faire découper par un boucher sur place. Mais, le patron avait choisi en dépit des suggestions de Cloelia ce qu’il voulait. Apius Tranio ne pourrait s’en prendre qu’à lui par la suite en cas d’intoxication alimentaire. Il fallait espérer que la viande de bœuf ait bien été fumée et salée pour éviter cela.

« Le chariot sera prêt à partir sous peu. » Affirma la palefrenière en levant les yeux au plafond, gardant son avis pour elle-même quant à ces achats qu’elle considérait comme superflus.

Les sesterces dépensés n’étaient pas les siens après tout et la jeune femme avait déjà précisé que son père serait de retour avec des victuailles demain ou après-demain de toutes façons. La suite, toutefois, avait à la fois son piment et son vinaigre quand vint la question des filles de joie.

Cloelia tiqua, visiblement outrée, lorsqu’Apius mentionna les lupanars où elle n’avait pas ENCORE mis un pied. Il voulait la vexer ou quoi en sous-entendant de la sorte que la jeune femme le ferait à un moment de sa vie ? Heureusement que la laniste précisa que c’était tout de même une bonne chose de ne pas l’avoir fait sous le regard sévère de la palefrenière le fixant, incrédule de son commentaire. D’autres individus auraient déjà eu son poing dans la figure ou une bonne balafre de son pugio en bronze glissé dans la lanière ceignant sa taille.

Puis, le patricien poursuivit en mentionnant son intention d’envoyer des hommes louer des prostitués pour son invité au jour de sa venue. Ses sbires en armes devraient se contenter des quelques esclaves affectés à la villa qui, eux et elles, n’auraient pas le choix du partenaire ni le salaire de la sueur. À part elle, la jeune femme eut une image fugace de ce que cela pouvait donner dans les dépendances leur servant de logement puis dans la salle de réception avec les filles de la ville. Voilà de quoi titiller sa curiosité naturelle et son goût voyeuriste. Pour peu, dans un cas comme dans l’autre, qu’elle trouve un bon angle de vue…

La réflexion suivante la tira de nouveau de ses pensées. Apius Tranio releva sa façon vulgaire de s’exprimer, la faisant rougir un peu à cette occasion.

« Tout le monde parle comme ça ici... » Souffla-t-elle avant de s’interrompre lorsqu’il évoqua deux idiots qui se battaient sur sa route, lui demandant sans détour si elle fricotait avec.

« Mais, par Minerve, de quoi parlez-vous donc ? » S’exclama la Romaine, furieuse de ce que cela sous-entendait. « Vous me prenez pour qui avec cette question déplacée sur mes fréquentations ? Une fille facile ? Quel outrage ! Si ça se trouve, je ne connais même pas vos imbéciles de la route ! »

Le fusillant du regard mais consciente qu’elle risquait de faire perdre la face à son père, Cloelia se retourna, prête à partir alors que le maître des lieux ordonna qu’elle lui répète son prénom. Remontée, elle lui répondit avec légèreté…

« Epona, seigneur Tranio ! Vous n’aurez qu’à m’appeler comme cela ! Et mon père étant de retour sous peu, inutile de vous en souvenir de toutes façons. »

Epona… La déesse des chevaux empruntée par syncrétisme au panthéon celte depuis l’annexion de la Gaule Cispalpine à force de conquête et d’expansion territoriale. Ça sonnait bien pour une palefrenière. Apius Tranio était certes un aristocrate mais il ne lui laissait pas l’impression d’être un homme de culture plus que d’affaires de toutes façons. Si cela avait été le cas, il n’aurait pas manqué de tiquer lorsqu’elle s’était présentée initialement du fait que la fille de Spurtius portait le prénom d’une héroïne de l’aube de Rome, du temps où la grande cité au centre du monde méditerranéen n’était encore qu’un village dans les marécages du Latium. Ce détail avait visiblement échappé au laniste, plus dans son domaine à faire combattre la chiourme qu’à raconter l’épopée glorieuse de Rome qui, de simple village il y a huit siècles, était devenue maîtresse d’un empire s’étendant des colonnes d’Héraclès aux eaux du Tigre et de l’Euphrate ; du Rhin, du Danube et de la Bretagne aux confins septentrionaux du Sahara et de la Nubie. En même temps, il était assis un homme de son temps. L’empereur Claude était réputé pour son amour du vin, des festins et excès charnelles malgré sa santé vacillante et son âge. On était loin de la rhétorique savante et sage du grand Cicéron !

« Sur ce, mes tâches m’appellent pour satisfaire vos attentes ! » S’excusa Cloelia avec froideur, entreprenant de se retirer pour passer les consignes et s’éloigner de ce personnage manquant apparemment de subtilité.

Voilà que lui aussi semblait la juger sans même la connaître avant cela. Elle avait d’autant plus hâte de retrouver ses chers étalons.
Cloelia Duvio
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Mer 29 Sep - 2:28
Le laniste était loin d'être pleinement satisfait par les solutions trouvées, mais au pire, Rome n'était qu'à une demi-journée de marche, et il avait quarante-huit heures devant lui pour tout mettre à plat et en ordre avant l'arrivée du laniste de Gaule. Dans le pire des cas, il pourrait toujours tout faire de la capitale, même si cela reviendrait assurément très cher. C'était une solution de secours, qu'il allait garder sous le coude, si d'aventure l'arrière-pays dans lequel il se trouvait s'avérait incapable de lui fournir tout ce dont il avait besoin. Il avait bien vu l'air perplexe de la palefrenière, et il aurait pu passer outre, mais il décida de prendre le temps d'expliquer un peu l'optique de sa prise de décision pour la rencontre qui se profilait.

"Le laniste qui va arriver vient de Lugdunum, en Gaule, et même si l'on peut être tenté de voir en lui un provincial aux goûts frustres et rustiques, il n'en est rien. C'est un citoyen romain, et il a prévu de se rendre à Rome, même si notre entrevue s'avère des plus fructueuses pour nous deux. S'il part d'ici avec une mauvaise impression, ou que la comparaison avec ce qui se fait à Rome, et qu'il verra assurément, venait à entacher ma réputation, cela portera immanquablement préjudice à mon ludus. C'est pourquoi je veux mieux que ce que je peux trouver ici. Si je sais m'en satisfaire, ce n'est pas du tout dit qu'un homme riche et aux goûts plus affinés saura s'en contenter en tant qu'invité de marque."

Le romain avait bien vu qu'il avait piqué au vif la fille de son intendant, mais il n'était pas né de la dernière pluie, et il était bien souvent venu dans ce coin du Latium du temps où son père était encore sénateur et à la tête du ludus. Il connaissait les gens, les habitudes, et des gens illustres comme Cicéron avaient toujours vanté les mœurs simples et la vertu des campagnards romains, bien loin de la décadence et des mœurs licencieuses de la capitale. Plus conservateurs dans l'âme, ils avaient bien souvent gardé une rigueur certaine dans l'éducation des jeunes, et il demeura sceptique quand elle lui dit que tout le monde parlait comme elle par ici. Il avait même certains doutes...

"Pour un peu, j'aurais presque cru entendre l'un de mes gardes..."

Détenteur d'un ludus, il avait l'habitude d'entendre des choses qui n'avaient pas grand chose en commun avec les vers d'Homère ou d'Ovide. Néanmoins, entendre de tels mots dans la bouche d'une jeune-fille n'avait vraiment pas manqué de le faire tiquer. C'était bien pour ça qu'il lui avait demandé de répéter son nom. 
Ce que de toute évidence elle ne fit pas, lui donnant le nom d'Epona. Il n'était peut-être pas au fait de l'histoire de la monarchie romaine, mais il avait assez de gaulois dans son ludus pour savoir qu'Epona était une déesse des Celtes. Et cela l'aurait sans doute interpellé sur le moment-même où elle aurait prononcé ce nom pour la première fois.  Ce qui était présentement le cas.

Il aurait très bien pu laisser couler, mais la façon dont elle lui avait répondu lui avait fait froncer les sourcils. La contrariété aurait été un mot bien excessif pour qualifier son état mental, mais... il n'aimait tout simplement pas être pris pour un idiot. Aussi, s'agissant des deux idiots qui se battaient le long de la route, il murmura:

"Ca, on va le voir si tu les connais..."

Redressant la tête, il se tourna vers la porte et lança:

"Flavia !"

Une jeune esclave d'une quinzaine d'années pointa le bout du nez par la porte entrouverte du cabinet, et il lui sourit le plus gentiment du monde. Plutôt que de confronter la fille de l'intendant en lui demandant comment elle s'appelait, il demanda plutôt:

"Dis-moi, ma douce... Connais-tu une Epona ?"
Apius Tranio
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